C'est punchy, c'est frais, c'est satirique et sacrément intelligent. Dear White People avait tous les sujets pour me plaire, ça n'a pas manqué.

Déjà, le discours final justifie, au même titre que le début d'épisode, le titre de la série, tout en prédisant déjà au sein même de son univers les réactions dans la vie réelle. Y a une vraie composante méta, et le fait qu'elle soit finalement involontaire, c'est génial (et désolant pour l'état de notre société). Au vu de la controverse du trailer, le coup de pub était parfait. Et tout cela au détriment de ceux qui critiquent et qui déversent leur haine. Rien à dire c'est jouissif.

Il y a ensuite des persos haut en couleur. J'adore Sam : alors certes rien n'est vraiment nouveau chez elle. Elle est forte, marrante et foutrement intelligente. Et elle sort avec le blanc dans tous les cadres de photos! L'aspect complexe des relations biraciales va être développé et j'ai hâte parce que c'est un thème qui me passionne. Gabe est effectivement très classique et pas terrible pour le moment, mais c'est un personnage qui va gagner à être approfondi je pense. Sinon Joelle est géniale et Lionel promet beaucoup.

Les dialogues sont ciselés, rapides et drôles. Le narrateur est excellent. Et le montage est très efficace, pour rapidement nous présenter l'univers de Winchester.

Non franchement, Dear White People fait forte impression.

Pilote très efficace au format idéal qui a en effet un passage assez étrange/hors propos lorsqu'on se concentre sur Sam et sa relation avec Gabe - il m'a fallu un peu de temps et internet pour m'aider à comprendre que la série fonctionnerait par centric et donc que cet épisode est non seulement un pilote mais aussi censé être le centric de Sam.

C'est rattrapé par un très bon speech final. C'est vraiment cool de voir le show attaquer de plein fouet les critiques de "racisme anti-blanc" dans la narration de la série quand on a eu vent du tôle qu'a provoqué le trailer pour les mêmes raisons. Sam explique très bien dans cet épisode pourquoi c'est débile et ça rend le pilote très puissant - et le vrai monde un peu plus désolant...

Et personnellement j'ai adoré le show parodique (principalement car la fille qui réagissait devant l'émission était hilarante).

Les 10 premières minutes sont vraiment dynamiques et intéressantes. En quelques scènes, la série explique comment le racisme crée le communautarisme et comment ces deux mouvements engendrent une séparation de plus en plus irréversible de deux cultures, qui en viennent à se combattre. Tristement d’actualité.

De plus, Sam est un personnage fort et instantanément sympathique, par sa force de caractère, mais aussi par ses ambivalences. Car défenseur acharnée de la communauté noire, elle sort avec un .... petit blanc.

Mais ce Gabe sera justement le point noir du pilote. Car autant le couple est mignon dans la chambre, autant pour le restant des scènes, Gabe fera son gros boulet. Il est déjà un peu bête, incapable de connaître l'ampleur des réactions d'une photo taguée sur les réseaux sociaux. Mais Sam, étrangement, ne lui tient pas rigueur et l'invite à une soirée. Dans cette scène hallucinante (c'est quoi la série projetée? une parodie? ou un caricature grossière), l'amoureux se comporte avec la lourdeur d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, avant de partir en boudant.

Le soucis de cette deuxième partie est que primo, Sam perd un peu de sa superbe en s’amourachant d'un personnage si mal écrit. Deuxio, la série semble dire qu'elle ne s’embarrassera pas de subtilité pour faire passer ses messages.

Pour l'instant, ça passe, mais attention...